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ITW Infographiste VOIR LA DERNIÈRE PARUTION 3 avril 2024 Gilles Milo-Vacéri Interview et portrait d’Anne-Éléonor, l’infographiste (géniale) du 38 ! Je l’ai toujours soutenu et affirmé, un auteur sans lecteurs, ça ne vaut rien ! Mais voilà… encore faut-il pouvoir attirer l’attention des nouveaux lecteurs et pour ça, il n’y a pas trente- six moyens. En dehors du bouche-à-oreille, il ne reste que la couverture ! Et si elle n’est pas attractive, si elle n’incite pas le passant à s’arrêter et à lire le résumé, alors c’est loupé ! Vous pouvez être le meilleur écrivain du monde, sans une belle couverture, ça ne marchera pas.Alors, aujourd’hui, je rends hommage au travail d’une artiste par le truchement d’une interview. Suivez le guide ! ■ Préambule Avant de lui céder la parole, j’aimerais dire ce que je pense de ma collaboration avec Anne-Éléonor, l’infographiste des Éditions du 38. Ceux qui me connaissent bien savent que je mâche pas mes mots et j’aime bien dire cash les choses. Je m’explique. Avant d’intégrer l’écurie du 38, j’ai été publié par d’autres maisons d’édition et pas des moindres. Eh bien, croyez-le ou pas, mais c’est bien la première fois en douze ans de carrière que mes couvertures me comblent à chaque fois ! Jamais un loupé, pas d’erreur et c’est toujours une réussite. Sans rire, Anne-Éléonor a un don inné pour son métier. À chaque sortie, quand Anita, mon éditrice, m’envoie le fichier image, je tombe à la renverse et je ne peux dire qu’une chose ; Oui, c’est exactement ça qu’il fallait à mon bouquin ! C’est pie ce que j’imaginais !D’ailleurs, si vous me lisez, vous ne pouvez que me donner raison. D’ailleurs, c’est aussi la première fois que mes couvertures font l’unanimité dans mes lecteurs. Et je vous passe les compliments que je reçois régulièrement. Bien, je cède la place à Anne-Éléonor et vous allez voir que son métier n’est pas si simple que ça. Bonne lecture ! ■ INTERVIEW & PORTRAIT I – TOI ■ Parlez-nous de toi. Qui es-tu, ton lieu de vie, tes passions, etc ? Je m’appelle Anne-Eléonor, j’ai 32 ans, j’habite à Toulouse avec mon partenaire et mon chat. J’adore les jeux de société, les jeux vidéos, la création visuelle en général. Je fais de l’artisanat, de la broderie, de la couture, du crochet… J’aime visiter les expositions de musée, découvrir de nouvelles choses et rencontrer des gens passionnés. ■ Quelle est ta formation ? Tes études ? J’ai fait un Bac Arts appliqués, un BTS Graphisme Edition Publicité, puis une licence Histoire de l’art et archéologie… puis j’ai fini sur une licence professionnelle en Édition. II – Ton métier ■ Quel a été ton parcours professionnel ? Depuis 2015 je travaille en tant que graphiste-maquettiste pour les Editions du 38, de leur création jusqu’à maintenant !En parallèle, de 2017 à 2023 j’ai travaillé aux Editions Actes Sud sur la collection Histoire et Archéologie en tant qu’assistante éditoriale et graphiste. ■ Te souviens-tu de ta toute première couverture ? Laquelle était-ce ? Quel effet a produit sur toi la publication du livre avec ton illustration ? C’était la couverture de Manihi, sur illustrator à l’époque, pour du tout numérique. J’étais fière de moi, des couleurs et du style employés… Je ne travaille plus du tout de la même manière, mais cela m’a permis de découvrir ce métier. ■ Comment travailles-tu ? Ton poste de travail, les logiciels employés, etc ? Je travaille uniquement sur ordinateur, avec principalement la suite Adobe. J’ai deux bureaux, l’un en présentiel et l’autre depuis chez moi. J’ai une souris en 3D pour gérer les tendinites courantes dans ce métier, une tablette graphique wacom très utile pour les couvertures. Je suis ce qu’on appelle une photo-monteuse, c’est-à-dire que je ne travaille qu’à partir d’images (photos, illustrations) déjà existantes que je fusionne ensuite en modifiant tout ce qui est nécessaire pour pouvoir obtenir une nouvelle image originale. Les logiciels utilisés sont : Illustrator pour les visuels de communication, les logos, les kakemonos…Photoshop pour le travail des images, des fonds, pour les couvertures et les glyphes dans les maquettes. Indesign enfin pour finaliser les premières ■ Comment fais-tu pour que ta couverture colle toujours aussi bien avec le contenu du roman ? En tout premier je demande à l’éditrice quelle est l’ambiance de l’ouvrage, quels sont les mots-clés importants, les personnages, les évènements marquants de l’histoire. Au besoin je demande ensuite à l’auteur ce qu’il préfère, ce qu’il voit pour son ouvrage. Travailler avec les auteurs dont nous avons plusieurs ouvrages est plus facile car je sens mieux la direction artistique, la volonté derrière. Souvent je vais créer de nouvelles chartes graphiques pour certaines collections ou pour certains auteurs, ce qui va aider en contraignant la création. ■ Pour toi et dans ton métier, qu’est-ce qui est le plus facile et ensuite, le plus difficile ? Le plus simple est lorsque la charte graphique est déjà façonnée, cela permet d’avoir l’esprit plus libre sur la partie thématique de la couverture, sur les détails. Sur le plus difficile, il est parfois long de trouver un ensemble d’images convenant à l’idée souhaitée, on peut aussi mouliner pas mal avant d’avoir un tilt créatif. On se demande toujours si la couverture sera appréciée, si elle est à la fois esthétique, lisible et actuelle. ■ Idem, quelle partie de ton métier préfères-tu ? Celle que tu aimes moins ? Je préfère lorsque mes créations font plaisir aux auteurs et aux lecteurs ! J’adore le fait de pouvoir mettre en valeur le livre en faisant de belles choses autour. Ce que j’aime le moins, c’est quand je dois forcer la créativité alors que ça ne se commande pas, il y a parfois des périodes à vide. Heureusement en étant également maquettiste, il y a toujours du travail à faire en attendant que la créativité revienne. ■ Combien de temps te faut-il pour créer une couverture, depuis l’idée jusqu’au fichier final ? Cela dépend énormément du style, de la collection… Parfois je peux